Le business du désastre

Ecologie | pandore | janvier 31, 2011 at 13 h 51 min

Le géant du pétrole, BP, responsable de la catastrophe écologique de 2010 dans le golfe du Mexique, veut maintenant explorer des gisements dans l’Arctique russe après un accord avec Rosneft.

Rosneft et BP ont convenu d’explorer et de développer des trois blocs de licence – EPNZ 1,2,3 – sur le plateau continental russe de l’Arctique. Ces licences ont été accordées à Rosneft en 2010 et couvrent environ 125.000 kilomètres carrés dans une zone à fort potentiel de la mer du Sud Kara. Il s’agit d’une région à peu près l’équivalent en taille et en capacité productive de la Mer du Nord britannique.

Cet accord historique crée le premier partenariat majeur liés à des actions entre une compagnie pétrolière nationale et internationale. Après la réalisation de cet accord, Rosneft détiendra 5 pour cent des actions avec droit de vote BP en échange d’environ 9,5 pour cent des actions de Rosneft. La composante d’échange d’actions de l’alliance crée l’alignement stratégique de la réalisation de projets communs et témoigne de la confiance mutuelle dans le potentiel de croissance des deux sociétés. Et pour l’environnement ?

Les mouvements écologistes sont consternés par la décision de BP d’installer des plate-formes pétrolières dans la mer de Kara, au nord de la Sibérie, dans l’Arctique. L’Arctique est l’un des derniers refuges du globe pour un certain nombre d’espèces menacées, parmi lesquelles les ours polaires, les morses et les baleines blanches. Et si les eaux de la mer de Kara restent relativement inexplorées, elles sont connues pour abriter d’importantes espèces de poissons, comme le flétan, le capelan et la morue.

Pour Dax Lovegrove, le responsable des relations avec le monde des affaires et l’industrie au WWF-Royaume-Uni, “les plans anti-marée noire dans l’Arctique sont encore moins adaptés qu’ils ne l’étaient dans le golfe du Mexique. Il y a moins de matériel de lutte contre les marées noires et moins de bateaux pour récupérer le pétrole flottant à la surface de l’eau.”

Greenpeace a signalé récemment qu’il faudrait neuf mois pour réparer les dégâts d’une marée noire dans la mer de Kara. “Imaginez que le même scénario [que celui du golfe du Mexique] se produise dans l’Arctique, qui se trouve à des milliers de kilomètres de tout et où la saison des forages se limite à trois ou quatre mois par an. Si une fuite se produit à la fin du cycle, il risque de s’écouler neuf mois avant que l’on ne puisse tenter de la colmater”, observe un porte-parole du mouvement écologiste.

http://www.courrierinternational.com/article/2011/01/31/le-dernier-refuge-du-globe-menace

http://www.bp.com/genericarticle.do?categoryId=2012968&contentId=7066710

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